Cela ressemble décidément à un véritable marché de dupes. Les deux pays voisins ne cessent de s’accuser mutuellement de soutenir des groupes rebelles visant à déstabiliser leurs territoires respectifs et ne cessent de signer des accords de paix.
En effet, chaque fois après des tensions vives entre les deux pays, l’on annonce des accords de paix et d’entente mutuelle avec des promesses fermes de cesser de soutenir des groupes rebelles.
Aujourd’hui encore, après que le Tchad ait accusé son voisin soudanais de continuer à armer les rebelles tchadiens au Soudan et inversement, le Président tchadien Idriss Deby Itno a rendu le 9 février dernier une visite de travail à son homologue soudanais Omar el Bechir. Les deux Chefs d’Etat n’ont pas hésité à mentionner que leur rencontre est le symbole de la fin de tous les problèmes qui les divisaient et l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations entre leurs pays.
Toutefois, des observateurs avertis sont d’avis que cette nouvelle volonté de rétablissement de bons rapports entre ces voisins ne pourra apporter la paix voulue sur leurs frontières respectives tant qu’ils n’auront pas cessé définitivement de jouer le double jeu, consistant à signer des accords le jour et à armer les rebelles la nuit.
D’ailleurs, ces rebelles ne semblent pas du tout inquiets par ce rapprochement entre les deux pays, à l’exemple de Abdelwahid Aboud Makaye, dirigeant d’un groupe rebelle tchadien qui utilise le sol soudanais comme base arrière, qui a indiqué que ce nouvel accord ne peut rien apporter tant que les problèmes des rebellions tchadiennes et soudanaises ne seront pas résolus.
Comme on peut le constater, les deux pays amis et ennemis n’ont pas encore pris la résolution ferme de résoudre leurs différends. L’histoire nous dira donc si ce nouveau rapprochement n’est pas une tromperie.
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